Souffrez-vous de natalophobie sans le savoir ?

  • Obstacles et Difficultés
  • 28 Décembre 2020

Souffrez-vous de natalophobie sans le savoir ?

Quel est donc ce terme étrange que l’on trouve depuis peu de temps dans le lexique des troubles psychologiques ?

Les fêtes de fin d’année ne sont pas des fêtes pour tous.  Elles sont mêmes une période difficile, parfois cauchemardesque pour certains d’entre nous  (les retrouvailles familiales, les repas, les achats…).

C’est la natalophobie, la peur des fêtes de Noël.

"Si on est un peu perfectionniste ou sensible au jugement social,  on va vouloir offrir les plus beaux cadeaux, arriver à faire la fête  la plus réussite. C'est se  mettre  énormément de pression. C'est  tout une source de stress  qui  peut être vraiment épuisante",  explique Pierre Philippot,  professeur  de  psychologie  clinique à l'UCL.

Puis se rajoute une impression désagréable, que les autres baignent dans le bonheur, ce qui apporte du stress pouvant même provoquer une crise d’angoisse ou une dépression (qui peut surprendre) après les fêtes.

En période de fin d’année, mon cabinet ne désemplit pas, et je constate une augmentation des demandes de rendez-vous à partir du mois de janvier.

Sans avoir de problème particulier, la fin d’année reste une période difficile pour tous. Le solstice d’hiver y est pour quelque chose. La lumière plus basse, moins longue amène « un blues », une lassitude.

De plus, elle correspond pour beaucoup de professionnels à une surcharge de travail, aux bilans avec une énorme pression pour finir à temps. Ensuite, arrive le moments des fêtes, mais  l'année s'achève dans un état d’épuisement réel.

Normalement ces fêtent de fin d’année ont une véritable fonction, celle de remonter le moral pour dépasser la saison hivernale.

Mais lorsqu’elle renvoie à l'épuisement, l’absence des êtres aimés, à l’éloignement ou la solitude, ce n’est plus la même chose. Noël et le jour de l’an peuvent être une épreuve pour certains d’entre nous.

Ces fêtes réactivent alors les deuils, les conflits familiaux. Mais aussi les jalousies, les blessures d’enfances, les comparaisons, les relations à nos propres parents.

Noël peut-être également vécu comme une obligation. Cette période est redoutée, tout doit-être beau et magique. Les réseaux sociaux affichent un tableau idyllique (le plus beau sapin, les plus éblouissants cadeaux…), on montre des films de familles magnifiques, des fêtes merveilleuses, et petit à petit la pression augmente.

 

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"Cette période contient tous les ingrédients générateurs de stress : envie de bien faire et de faire plaisir, pression sociale et regard de l'autre, peur de ne pas être à la hauteur, considérations financières, tensions familiales et sentiment d’obligation » bref tout est réuni pour un cocktail qui peut devenir explosif si on ne prend pas en compte ses propres besoins et envies.", explique  Fanny Jacq, psychiatre et directrice santé mentale de Qare.

 

Comment réussir alors à passer le cap ? Existe-t-il des astuces pour mieux vivre ces fêtes ?

 

  • Peut-être en essayant, dans un premier temps, de ne pas se mettre la pression, de modérer ses attentes, de ne pas se soucier des représentations « des fêtes de fin d’année parfaites ».
  • Faire une trêve/obligations professionnelles.
  • Faire une trêve/conflits familiaux, rivalités, justifications en tous genres…
  • S’autoriser à refuser l’invitation familiale si les retrouvailles sont trop difficiles.
  • Rester imaginatif et faire des cadeaux de cœur (si problème d’argent), repas simple, moments agréables dans une ambiance douce, s’autoriser à jouer, s’amuser, rire.  
  • Faire du bien aux autres  et observer l’impact que ça a sur nous-même.
  • Activons nos neurones miroirs, avec les enfants ou adultes heureux, laissons nous gagner par la joie communicative (dé-focaliser de ses problèmes).
  • Essayons d’être dans l’esprit de Noël, c’est-à-dire ne pas être seule et partager, ou pourquoi ne pas faire du bénévolat le soir de Noël ou du 31/12. Donner de son temps, faire une action qui apporte de la satisfaction.
  • Restez acteur de ce que l’on vit afin d’éviter de subir la situation.
  • Prendre le temps de prendre soin de soi, dormir, bien manger, sortir, marcher pour être dans la lumière du jour. Ce n’est pas faire semblant, c’est plutôt, s’autoriser simplement à penser à soi, en bousculant un peu son ordinaire, son quotidien, ses habitudes.
  • Partir ailleurs, faire un voyage, des activités....
  • Et pourquoi, ne pas profiter de ce moment pour rompre sa solitude et reprendre contact avec des personnes éloignées.
  • Revoir tous les moments agréables de son année (car il y en a).
  • Si c’est trop difficile, n’hésitez pas à faire la démarche de rencontrer un professionnel qui peut vous aider, c’est un cadeau que vous vous faites.
  • Pour ceux qui sont totalement isolés, téléphonez à SOS amitié ou SOS CroixRouge en cas de détresse morale.

 

Photos sur le site Pixabay free. Merci à eux